dimanche 3 octobre 2010

ARNO RAFAEL MINKINEN OU LE "CORPS-NATURE"

Né en 1945 à Helsinki en Finlande, Arno Rafael Minkkinen est un photographe de grand talent.

Opéré dés la naissance d’un bec de lièvre, Arno Rafael Minkkinen s’est toujours senti le vilain petit canard de la famille, une des raisons pour lesquelles sont visage apparaît si peu dans ses photographies. Il se considère comme un affront à sa mère qu’il trouve si belle (la beauté féminine est d’ailleurs un élément prépondérant dans sa vie, qui à la fois le fascine et dont il comprend aussi toute l’ambivalence).

Ses photographies, où il se met en scène nu dans des paysages de nature, où son corps en devient un élément, sont réalisées sans manipulation aucune. La plupart du temps, qu’il s’enterre sous la neige, s’agrippe à un escalier, se penche au-dessus du vide, ou se contorsionne entre les arbres, Arno Rafael Minkkinen travaille seul, soit à l’aide d’un câble déclencheur qu’il peut presser et jeter hors du champs pendant les 9 secondes du retardateur, ou bien garder dans sa bouche (sous l’eau, par exemple). A de rares occasions, il est contraint pour des raisons physiques de demander assistance, mais il contrôle tout le processus amont et donne le signal du déclencheur.

Ni yogi, ni contorsionniste, encore moins bodybuilder, ou exhibitionniste, Arno Rafael Minkkinen met cependant son corps à rude épreuve dans ses clichés.

Nul érotisme ni glorification musculaire avec de telles représentations du corps. En se photographiant nu, il entend retrouver un état premier de nature.


Lorsqu’il commence la photographie, en s’allongeant sur un lac gelé, entouré de flammes, nu et seul, le performance-art n’existe pas encore… Capable de prendre des positions inimaginables, et de les tenir suffisamment longtemps pour faire des images parfaites, il ne découvre cependant le résultat qu’après développement. S’il a appris à apprivoiser sa douleur et son corps pour qu’ils obéissent à ses exigences artistiques, il ne fait jamais appel à des modèles, ne souhaitant pas en faire souffrir d’autres. Lorsqu’une autre personne est avec lui sur un cliché, généralement une femme, il s’agit de la sienne, ou d’une amie proche.


Avec beaucoup de poésie et comme un peintre compose son tableau, il fait fusionner la nature et l'humain.



1 commentaire:

  1. Je découvre le travail très intéressant de ce photographe !!! Merci pour la découverte.....

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