jeudi 11 novembre 2010

LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU


Le 11 novembre 1918, la France entière descend dans la rue pour exprimer son soulagement. Mais comment se réjouir de vivre quand 1,4 million de soldats français sont morts au feu, sommairement enterrés ou abandonnés sur les champs de bataille ?

C’est le président du Souvenir français (association fondée en 1887 pour entretenir le souvenir des morts de la guerre franco-prussienne de 1870) qui évoque le premier l'idée « d'ouvrir les portes du Panthéon à l'un des combattants ignorés morts bravement » le 20 novembre 1916.

Auguste Thin, 21 ans, soldat de 2ème classe du 132ème régiment d’infanterie, fils d’un combattant disparu pendant la guerre, pupille de nation, fut désigné pour faire le choix du soldat qui reposerait sous l’arc de Triomphe. Ce choix devait s’établir parmi 8 soldats ayant servi sous l’uniforme français mais qui n’avaient pu être identifiés dans les 8 régions où s’étaient déroulés les combats les plus meurtriers. Il décida de sélectionner le 6ème cercueil en raison de son appartenance au 6ème corps et du fait que la somme de chiffre de son régiment était égale à 6…

La tombe a été installée sous l’arc de Triomphe le 11 novembre 1920. L’épitaphe au sol est:

« Ici repose un soldat français mort pour la patrie ».

Elle rend hommage à tous les combattants français (et alliés) tués au cours de la première guerre mondiale. La flemme éternelle qui orne cette stèle est allumée pour la première fois en 1923. Elle est ravivée chaque soir à 18h30.


--> Pour terminer, je vous fait partager ce texte, pour le courage et la bravoure qui apparait incontestablement...

Le monde entier disait : la France est en danger ;
Les barbares demain, camperont dans ses plaines.
Alors, cet homme que nous nommions « l'étranger »
Issu des monts latins ou des rives hellènes

Ou des bords d'outre-mer, s'étant pris à songer
Au sort qui menaçait les libertés humaines,
Vint à nous, et, s'offrant d'un cœur libre et léger,
Dans nos rangs s'élança sur les hordes germaines.

Quatre ans, il a peiné, saigné, souffert.
Et puis un soir, il est tombé dans cet enfer...
Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense,
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N'est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé ?

Pascal Bonetti, 1920
Extraits de « Légion notre mère, anthologie de la poésie légionnaire 1885-2000 », Éditions Italiques, Ministère de la Défense.



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