mercredi 27 février 2013

GINA PANE


Gina Pane est l'une des représentantes majeures de l'art corporel.

Née à Biarritz en 1939 d’un père italien et d’une mère autrichienne, Gina Pane passe une partie de son enfance en Italie. Elle revient en France pour faire ses études aux Beaux-arts de Paris de 1961 à 1966 (section Peinture et Lithographie). De sa formation classique aux Beaux-arts, elle conservera un intérêt sans cesse renouvelé pour le corps. Elle enseignera à l'école des Beaux-arts du Mans et dirigera un atelier de performance au Centre Georges Pompidou. Elle meurt prématurément en 1990 des suites d'une longue maladie.

Gina Pane a réalisé des peintures géométriques (1962-1967) avant de s’investir dans les sculptures et les installations. Ses premières peintures, hors d’une recherche formelle, engagent déjà ses thèmes de travail futurs. La relation du corps à la nature détermine ses sculptures et surtout ses premières actions. Figure majeure de l’art corporel des années 1970, elle a composé une série d'actions minutieusement préparées et documentées, où chaque geste est accompli avec une dimension rituelle.

Figure essentielle de l'histoire de l'art, Gina Pane sut faire de son corps un instrument de langage. Les rituels de son œuvre, contradictoires à l'extrême, se jouent de l'amour et de la douleur. Pour mieux s'incarner.


Le spectateur est ainsi amené à réfléchir sur la blessure, sur le dégoût; sur la douleur; sur les limites qu’il faut (ou qu’il ne faut pas) imposer à l’acte artistique; sur le sang (qui est aussi la couleur rouge); sur la cicatrice (qui est aussi un dessin); sur les rapports du corps avec les nourritures, avec le feu, avec l’eau, avec le verre ou l’acier.

Prenant pour sujet la condition féminine, sa propre histoire et parfois l’actualité politique, Gina Pane utilise son corps comme un médium essentiel, faisant parfois jaillir son propre sang, témoignage de l’énergie contenue dans le corps. Elle crée notamment en 1973 Action Sentimentale où elle s'automutile en écho aux martyres religieux en se plantant des épines dans la peau.

« Vivre son propre corps veut dire également découvrir sa propre faiblesse, la tragique et impitoyable servitude de ses manques, de son usure et de sa précarité. En outre, cela signifie prendre conscience de ses fantasmes qui ne sont rien d’autre que le reflet des mythes créés par la société… le corps (sa gestualité) est une écriture à part entière, un système de signes qui représentent, qui traduisent la recherche infinie de l’Autre. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire