mercredi 26 octobre 2011

APRES TOUT, C'EST LA VIE, SURTOUT, QUI DEMEURE UNE ENIGME

A quels moments de son évolution l’homme s’est il décidé à croire en une force supérieure et à la baptiser « Dieu » ? Savez-vous qu’il y a environ cent mille ans, près de Nazareth, des Homo sapiens inhumèrent, et probablement pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la dépouille d’une femme d’une vingtaine d’années ? A ses pieds reposait aussi celle d’un enfant de six ans. Ceux qui découvrirent cette sépulture trouvèrent également autour des deux squelettes, quantité d’ocre rouge. Sur un site, non loin de là, une autre équipe d’archéologues mit au jour une trentaine de sépultures semblables. Tous les corps étaient disposés en position fœtale, tous recouverts d’ocre, chaque tombe était garnie d’objets rituels. Ce sont peut-être là les signes les plus anciens de religiosité. A la peine qui accompagnait la perte d’un proche était-il venu se greffer une impérieuse nécessité d’honorer la mort ? Est-ce à cet instant précis qu’est née la croyance en un autre monde où les défunts continueraient d’exister ?

Il y a tant et tant de théories à ce sujet, que nous ne saurons sans doute jamais à quel moment de son évolution l’homme s’est mis vraiment à croire en un dieu. Aussi fasciné qu’apeuré par son environnement, il a commencé par diviniser une force qui le dépassait. Il fallait bien que l’homme donne un sens à sa vie. Il fallait bien que l’homme donne un sens au mystère de l’aube et du crépuscule, à celui des étoiles qui se lèvent dans le ciel au-dessus de lui, à la magie des changements de saison, des paysages qui se métamorphosent, tout comme son corps se transforme au fil du temps, jusqu’à finir par le contraindre à rendre son dernier souffle de vie. Comme il est fascinant de constater que dans près de soixante pays où furent découvertes des œuvres rupestres, toutes comportaient des similitudes. L’usage de la couleur rouge omniprésente, tel un symbole absolu de contact avec les autres mondes. Pourquoi les humains représentés, et ce, quel que fût l’endroit du monde où ils vivaient, sont tous dessinés dans la position de l’orant, bras levés vers le ciel, figés dans la même gestuelle ?


Extrait du roman « Le premier jour » de Marc Lévy paru le 25 juin 2009 inspiré du «Petit traité d’histoire des religions» de Frédéric Lenoir

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